Daisuke Kosugi, Une fausse pesanteur
03.10.19 - 23.02.20
Daisuke Kosugi, Une fausse pesanteur
03.10.19 - 23.02.20
Daisuke Kosugi, Une fausse pesanteur
03.10.19 - 23.02.20
Personnage faisant de la musculation filmé de sos par dessus son épaule
Daisuke Kosugi / Histoire de l’art cherche personnage Daisuke Kosugi, "A False Weight" [Une fausse pesanteur], 2019, capture vidéo. Une commande de : Jeu de Paume, Paris, CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux et Museo Amparo, Puebla. © Daisuke Kosugi

L'exposition de Daisuke Kosugi s'inscrit dans le cadre du Nouveau sanctuaire, une proposition de Laura Herman, commissaire invitée, pour la programmation Satellite 2019. 

Du
03.10.19
au
23.02.20

Commissaire : Laura Herman

Tarif :

7€ / 4€ (tarif réduit)

Dans Une fausse pesanteur, troisième et dernier épisode du Nouveau sanctuaire, série d’expositions sur la manière dont l’architecture se rapporte au corps et aux sens, l’architecture de la maison apparaît comme toile de fond tenace, donnée immuable. Le corps dépend d’elle pour structurer ses activités quotidiennes, parfois au point d’étouffer dans la domesticité. Que se passe-t-il lorsque nos corps se désolidarisent de l’architecture qui les entoure ? Les propriétés de l’architecture représentent des idées qui persistent à travers le temps, ce qui n’est pas le cas de nos corps, de nos habitudes et de nos routines.

L’exposition se compose d’une sculpture et d’un film commandé spécialement pour ce projet. Le film, A False Weight [Une fausse pesanteur], brosse un portrait expérimental de Tadashi, personnage inspiré par le père de l’artiste. Architecte à la retraite féru de bodybuilding, Tadashi est atteint par une maladie cérébrale rare et incurable qui affecte progressivement ses mouvements et son quotidien. La maladie gagne d’abord les mouvements et l’équilibre corporels avant de s’étendre à la parole, à la cognition et à la mobilité – expérience difficile à verbaliser, comme le suggère l’absence de la parole dans le film. Celui-ci se déroule dans l’environnement domestique de Tadashi, organisé de façon à lui permettre d’accomplir au mieux ses activités quotidiennes ; mais peu à peu, la perte de contrôle sur son corps perturbe ses habitudes et ses routines. Le rôle de Tadashi est interprété par le danseur de butō Toru Iwashita, dont les mouvements s’inspirent de la liberté découverte dans les limites du corps. Le butō est une forme de danse contemporaine japonaise qui permet de comprendre les profondeurs du corps, de le libérer de ses blocages grâce à certains mouvements.

Si le film A False Weight critique le caractère monotone et universel d’une grande part de l’environnement bâti, la structure de bambou qui l’accompagne, To hold on hold (2019) – qui se soustrait aux rapports métriques et maintient le corps dans un état tâtonnant –, peut se comprendre comme une proposition adressée à l’architecture contemporaine. À travers son œuvre, Kosugi explore les possibilités d’émancipation du corps handicapé vis-à-vis d’une architecture inadaptée et d’une efficacité érigée en idéal, tout en traitant du caractère fallacieux des représentations contemporaines du corps idéal.

 

 

La programmation Satellite
La programmation Satellite est confiée chaque année, à un commissaire indépendant chargé de concevoir un  cycle d'expositions. Pour l’édition 2019 de cette programmation, le Jeu de Paume, le CAPC musée d'art contemporain et le Museo Amparo de Puebla renouvellent leur partenariat pour la coproduction des trois expositions qui sont présentées à Paris, Bordeaux et Puebla au Mexique.
Chacune des trois expositions de cette programmation s’accompagne d'une publication. Chaque année, il est fait appel à des graphistes indépendants pour imaginer l’identité graphique de la série de catalogues. Le graphisme de satellite 2019 a été créé par le Groupe CCC.


Satellite 2019 : Le nouveau sanctuaire
Comment l’espace détermine-t-il la façon dont nous nous sentons ? Fondée sur le sentiment d’un environnement menaçant et hostile, l’une des définitions fondamentales de l’architecture est de fournir abri et réconfort au corps humain. L’idée répandue de l’habitation comme « peau de substitution » nous vient de Gottfried Semper, qui décrivait l’enclos de l’animal, fait de peaux et de feuillages tissés, comme l’origine de l’espace architectural « privé ».

Aujourd’hui, cette conception de l’architecture comme spatialité enveloppante – le désir moderne d’offrir un lieu de refuge – n’est plus opérante. Les changements sociaux, technologiques, démographiques et environnementaux se sont de plus en plus manifestés par l’exploitation de l’environnement, la standardisation des modes de vie, les déplacements de personnes liés aux conflits, aux persécutions et à la gentrification, la surveillance des lieux de vie « privés », et enfin une négligence du corps et des sens.

Concevoir des espaces d’appartenance et entretenir des environnements sûrs et hospitaliers demeurent néanmoins l’une des plus grandes préoccupations de la politique architecturale contemporaine. Si nous devons reconsidérer l’architecture comme le point de rencontre entre différentes références culturelles, différentes pratiques, différents rituels, désirs et besoins, comment imaginer un sanctuaire adapté au monde actuel ? Le nouveau sanctuaire propose des œuvres issues de commandes récentes réalisées par les artistes Julie Béna, Ben Thorp Brown et Daisuke Kosugi, qui, du point de vue de leurs pratiques individuelles, étudient la capacité de l’environnement aménagé à accueillir, prendre soin et dialoguer avec divers corps et sens. Les trois expositions de cette série n’offrent aucune histoire simple de l’architecture, mais soulignent la complexité d’idées en constante mutation touchant à nos manières de vivre (et d’être vécus).

 

Commissaire : Laura Herman

 

Exposition coproduite par le Jeu de Paume, le Capc Musée d’art contemporain de Bordeaux et le Musée Amparo de Puebla, Mexique.
Les Amis du Jeu de Paume et les Amis du Capc contribuent à la production des œuvres et des publications de la programmation Satellite.

 

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