Jasmine Gregory, Si je ne peux pas l'avoir, toi non plus
jusqu'au 05.05.24
Jasmine Gregory, Si je ne peux pas l'avoir, toi non plus
jusqu'au 05.05.24
Jasmine Gregory, Si je ne peux pas l'avoir, toi non plus
jusqu'au 05.05.24
Dans un salon bourgeois, on voit les mains d'un homme ajuster la cravate d'un jeune homme. à côté de l'image figure un texte en anglais "How do we pass on our values? Will our money make our children's lives easier? Or too easy?" et plus bas un paragraphe et un logo UBS.
Jasmine Gregory, "Estate Sale N°2", 2023. Huile sur toile de lin, 200 x 140 cm. ©Kunst-Documentation.com. Courtesy de l’artiste et Sophie Tappeiner, Vienne

Jasmine Gregory, artiste américaine vivant à Zurich, présente Si je ne peux pas l’avoir, toi non plus sa première exposition personnelle au sein d’une institution française au Capc Musée d’art contemporain de Bordeaux en collaboration avec le Centre culturel suisse (Paris).

Date de début :
17.11.23
Date de fin :
05.05.24

Commissaires : Claire Hoffmann et Marion Vasseur Raluy

Vernissage : Jeudi 16 novembre 2023, 19h

8€ / 4,50€, tarif réduit / 2€, étudiants

Pour cette exposition, Jasmine Grégory propose de déconstruire son rapport à la peinture. Celle-ci apparaît dans différents états, pour multiplier les points de vue permettant d’aborder ce médium chargé d’histoire. Les objets sont mis sous vitrine ; des jeux de lumière les font apparaitre et disparaitre, ils s’étendent sur les murs pour devenir architecture. Autant de gestes qui invitent à se déplacer pour regarder la peinture autrement. Plus spécifiquement, l’artiste présente une série de peintures de publicité et des sculptures qui lui permettent d’interroger la notion de valeur et ce qui participe à la générer. Un autre pan de sa pratique s’intéresse à l’invisibilisation de l’expérience et de la vie des personnes noires. À partir du travail du penseur afro-pessimiste Calvin L. Warren, l’artiste aborde des questions centrées sur l’existence et l’être.

 

Dans son travail, Jasmine Gregory cherche à aller à la marge de la peinture. Elle utilise des restes, des déchets, des rebuts de la peinture et les expose. La peinture ne s’arrête donc pas au cadre (ni de la toile, ni de l’exposition), elle s’étale et dégoute, déborde, sort de son espace pour mieux s’interroger sur son propre sort, sa propre finitude et sa propre mort. Au même titre que des figures pop comme Lana Del Rey sont fantasmées et iconisées, Jasmine Gregory s’interroge sur ce qu’il reste d’une icône quand elle n’est plus qu’une carcasse. Consciente de vivre à une époque qu’elle considère être les débris d’un monde déjà mort, elle envisage la peinture dans cette dimension critique –ce medium de l’Histoire de l’art par excellence, célébré, déclaré mort et ressuscité maintes fois. Usée, manipulée, inscrite dans une histoire patriarcale et capitaliste, il n'en reste au même titre qu’un souvenir mortifère qu’elle tord jusqu’à épuisement. 

 

Au lieu d’accepter une situation qui semble inéluctable – la fin de l’art –, Jasmine Grégory parle la langue du collage, un assemblage étrange de références au capitalisme tardif afin de les transformer. La peinture est ici déconstruite sous différentes formes, théâtralisée dans certaines salles de l’exposition comme pour évoquer une tragédie, ou au contraire surexposée sous une lumière extrêmement blanche comme pour l’ausculter. Une peinture vide puis trop pleine, chargée de signes qu’elle efface aussitôt. 

 

 

 

Cette exposition est produite en partenariat avec le Centre culturel suisse On Tour dans le cadre de sa programmation hors-les-murs, pendant les travaux de rénovation à Paris.

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