• 16 novembre 2013 - 11 h — 18 h
EVèNEMENT // SIGMAFOCUS //
Le jazz abonde d’artistes maudits, mais Albert Ayler en est un exemple à l’état pur. Avec Ghost en 1964, il signera l’album, qui aujourd’hui, vaut comme le manifeste du free jazz. Vivant dans le rejet, le sarcasme permanent, sa musique en sera l’incarnation. Jeu très physique mobilisant la puissance du souffle, scansions brutales, improvisations rageuses et exultantes, il s’éloigne de toutes les contraintes harmoniques ou rythmiques pour célébrer dans un chant qu’on pourrait croire désespéré, une beauté « convulsive » ; une esthétique « dirty » avant l’heure. Dans le sillage des transes negro spirituals, Ayler répète à foison des thèmes simples, sans complaisance, qui valent comme des cantiques obsessionnels. La critique crie à la cacophonie, alors qu’il faudrait voir dans sa musique un geste de révolte. Sigma l’accueille « par hasard » en 1966, en remplacement de son mentor, John Coltrane.
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